DIAPASON

L'histoire suivante était tout entière à écrire : la création mondiale de 6 db, le concerto pour six contrebasses et orchestre (2017-2021) d'Oscar Bianchi dont titre fait allusion à la fois à la dénomination anglaise, six double-basses, et aux six décibels qui marquent le seuil entre le silence et le son perceptible....

...Oscar Bianchi a intégré cette complicité à son écriture, reconnaissant s'être « laissé influencé par les techniques de jeu plus ou moins orthodoxes que lui ont présenté les instrumentistes ». Cette exploration des modes de production du son ne rigidifie pas l'œuvre, au contraire : d'une virtuosité consommée, elle obéit tout au long à un plaisir du jeu — dans toutes ses acceptions — très séduisant. Commencée dans une incertitude sonore savamment établie, elle prend ses marques, révèle son architecture, déploie sa véritable ampleur. Bianchi signe une partition très habile, tant dans le traitement de l'orchestre que dans l'écriture pour les solistes, qu'il s'agisse de l'exploitation du potentiel des instruments (son, étoffe, dynamique, volume), des parties dévolues à chacun, ou de leurs interactions. Cela avec un sens des couleurs et une plasticité sonore qui évitent la simple démonstration. Franc succès pour l'œuvre et les interprètes — gageons que tous les pupitres de contrebasses du monde voudront s'approprier cette occasion de prendre la lumière ! (23 Sept. 2021)