Mar 22, 2024

November 17, 2023 Anaclase

la découverte de pozzanghere | mezzo seccate d’Oscar Bianchi dynamise résolument la soirée. Outre le recours à un soprano d’une roborative expressivité, la nouvelle œuvre du compositeur italo-suisse, qui emprunte son titre à Montale (Ossi di seppia, 1925), convoque un instrumentarium qu’on pourrait dire traditionnel n’étaient l’usage qu’on en fait et la présence de l’accordéon. La subtilité des relais entre les R voluptueusement et fort durablement roulés, pour ne point dire rugis, par l’extraordinaire Katrina Paula Felsberga, et leur prolongement dans les timbres instrumentaux, parfois par imitation, d’autres fois selon un spasme commun, fascinent d’emblée. La pièce « flirte parfois avec un univers sonore homogène articulé par le quatuor avec contrebasse et l’accordéon qui, en fusionnant, amplifient et dramatisent cet espace du mystère que savent si bien convoquer les instruments à cordes », explique Bianchi (même source) ; « par opposition, le piano et la percussion incarnent du concret, le terrestre, le primordial ». Les échanges entre soprano et trompette se font de plus en plus prégnant au fil de l’exécution, scellant une inquiétante étrangeté que souligne l’admirable économie de l’écriture, mue par une inventivité sans cesse frémissante interrogeant jusqu’à la fonction de la voix, « au-delà du sémantique ou du lyrique ».